Sur le Tarn, je repère une grosse qui "patrouille" ! Impossible de s'approcher de l'eau, trop de branches ! Impossible de rentrer dans l'eau, trop d'eau !
Avec 1000 précautions pour ne rien faire tomber (surtout moi !), je suis monté dans un des arbres qui surplombe la rivière à cet endroit, j'ai posé la nymphe au fond et j'ai attendu que la truite repasse !
Là, un petit coup de poignet pour faire remonter la nymphe, la voilà qui se précipite… il me semble encore apercevoir ses ouïes qui s'écartent au moment où elle l'a prise !
Ferrage, combat… et vous faites comment pour monter une truite de plus de 40 dans un arbre 3 ou 4 mètres plus haut ? Sans même pouvoir lever la canne ? Et bien, j'ai sauté, puis j'ai nagé !
Arrivé de l'autre côté, ma truite était toujours là !!!
Ce n'est pas un conseil, c'est un exemple ! Ne vous jetez pas à l'eau, votre partie de pêche sera finie si le soleil n'est pas là pour vous réchauffer et vous sécher !
Sur la Vis, un tunnel de branchage tellement épais que je n'arrive pas à apprécier la taille du poisson qui y gobe !
La hauteur d'eau y est ridicule, sans doute même pas 10 cm, c'est plein de feuilles mortes mais une veine de courant les traverse sur toute la longueur, laissant un minuscule "couloir" de libre à la dérive des insectes, et c'est là que c'est posté le poisson.
Je ne pensais même pas arriver à poser ma mouche dans ce couloir tellement le tunnel était bas sur l'eau et profond. Je voyais déjà le bas de ligne accrochée à une des branches, entraînant la dérive immédiate et rédhibitoire de la mouche, sans parler que même elle n'avait pratiquement aucune chance de se poser ailleurs que dans les branches.
Et puis, à un endroit pareil, cela ne peut être qu'une petite (à dire avec l'accent de Marseille !). C'est justement cet argument qui m'a motivé : puisque c'est une petite, autant s'entraîner sur elle, je n'aurai pas de regrets !
Il m'a fallu une bonne dizaine de lancers pour poser la mouche près du "couloir" (j'ai eu la chance de toujours la faire retomber lorsqu'elle se mettait dans les branches)…Le peu de lumière ne me permettait que de deviner la mouche… Je n'ai pas pu la relancer !
Un "dos" est sorti de l'eau, lentement, un peu comme un orque, il s'est déplacé vers moi en écartant les feuilles, puis a fait demi-tour et à replonger… J'ai ferré, parce "qu'on" ne sait jamais ! Le plus fort, c'est que j'étais avec un jeune de Montpellier, venu partager ma passion ; je l'avais prévenu : "Je ne veux pas garder de poisson !
Si tu n'en veux pas toi non plus, je ne prends pas de panier, tout ce que j'attrape repartira à l'eau !". Je l'ai mesurée, nous lui avons fait chacun la bise, c'est lui qui l'a remise à l'eau... et voilà comment une truite de 42 cm regagne les profondeurs !
J'étais avec Guy Majoulet sur le Viaur, journée moyenne ! Un arbre au milieu de la rivière, sans doute une victime de l'hiver. Entre les branches, un gobage ; je continue ma prospection, estimant l'endroit impêchable. Guy m'eng…le, fouette deux trois fois, pose sa mouche… et l'accroche à une branche.
Moi, triomphal : "Tu vois bien que c'est impêchable !" Guy "Prends ma canne et passes moi la tienne, tu vas voir si c'est impêchable !"
"Et tiens la canne plus sur la droite pour ne pas me gêner !" Il a posé la mouche, la truite est montée, il l'a ferrée et l'a sortie d'autorité de ses branches où elle se croyait en sécurité. Je revois encore le poisson rebondissant sur les branches sans pouvoir contrarier l'irrésistible traction !
Par un après-midi ensoleillé mais vraiment pas fameux, je remontais le long de la berge dans les Gorges du Tarn, quand je vis, juste devant un arbuste à moitié immergé, le monstre ! Au moins 50 de long, mais c'est surtout sa largeur qui m'a impressionné, une vraie carpe !
Elle était au bout d'un contre-courant comme il y en a dans les grandes rivières, c'est à dire immense. Pas question de la pêcher du bord, la berge est trop dégagée, elle me verrait arriver. La seule solution, c'est de descendre plus bas à un endroit où je pourrai me mettre à l'eau sans problème, de remonter jusqu'au début du contre-courant et de la pêcher de face… tout en me faisant tout petit.
Et me voilà pratiquement à plat ventre dans l'eau, sortant une grande longueur de soie mais sans fouetter. Je pose alors délicatement la mouche devant moi d'un petit coup de poignet dans la veine d'eau qui va la conduire jusqu'au poisson 15 mètres plus loin. Et par petits coups de scion à droite et à gauche, je sorts ma soie pour l'accompagner…
Vers la fin, la dérive n'étant pas tout à fait conforme à mes prévisions, je me suis même autorisé à m'avancer de 3 ou 4 mètres pour mieux la présenter. Le gobage a été d'une infinie délicatesse, un baiser à la surface ! Mon ferrage effectué, je me suis immédiatement mis en demeure de la sortir de cet arbuste !
Mais ce que Guy avait réussi sur le Viaur avec un poisson relativement modeste, n'a pas été possible ici : elle a réussi à se mettre dans les branches et est partie avec ma mouche…
C'était la première fois que je pêchais un contre-courant en le prenant de l'aval vers l'amont. Avant, je passais loin du bord pour le contourner et le pêcher de l'amont vers l'aval, et lorsque ce n'était pas possible, et bien, je passais en courant, me privant à chaque fois de la possibilité de capture de beaux poissons, souvent repérés d'ailleurs ! Frustrant !
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Dernière modification de cette page le
vendredi 28 mars 2003 à 20:48