titre, mais en petit format  
 

Les 3 postes
occupés par
la truite

Cette truite est mon oeuvre, j'en interdis toute diffusion ou publication !

 
 
 

Cette photo "cuatro4.jpg" est extraire du site Web de Ushuaïa (je l'ai *un peu* retouchée !). La flèche indique le sens du courant !

Le refuge (1) ou cave, abris, gîte… : C'est là que viendra se blottir la truite en cas de danger. C'est le nombre de postes de ce type qui fait que les truites seront nombreuses sur' un secteur ou pas.

Seulement 2 postes marqués 1 sur la photo, donc c'est un mauvais secteur !

La truite ayant de très fortes possibilités de mimétisme, lorsqu'elle est dans sa cave depuis un long moment, elle est presque totalement noire. Un poisson réfugié est un poisson quasiment imprenable, seul un retour de la confiance le fera sortir.

Mais ce n'est pas parce qu'une truite est dans sa cave qu'elle a eu forcément peur ! Elle peut simplement s'y être "repliée" parce qu'elle n'avait plus rien à faire dehors : elle n'a pas faim (les poissons sont des animaux à sang froid, donc ils n'ont pas besoin de "carburant" comme nous pour faire marcher leur corps), il n'y a pas de nourriture, ou les autres truites étant elles aussi "cavées", elle n'a pas à défendre son territoire...

La sortie (vers un poste 2) pourra être provoquée par d'autres truites qui festoient, ou une plus petite qui vient de se positionner à un endroit où elle n'a pas à mettre la nageoire, mais aussi par la poursuite d'une proie passant dans sa "lucarne" de vision. C'est en jouant sur ce point que le pêcheur (vairon, appât naturel) devra attaquer le poisson cavé, en insistant et en étant persévérant. "Il faut l'agacer" disait Jean-Louis Pelletier… mais point d'espoir pour la mouche sèche ! Quoique ! Allez voir le point 4…

Les postes d'observation (2: toujours situés à une longueur de nageoires du refuge, ils sont protégés du courant principal (qui véhicule la nourriture, faut-il le rappeler !) par un obstacle, donc contre-courant, remous.... La truite peut y passer des heures entières si elle n'y est pas dérangée !

Lorsqu'elle vient de sortir de son refuge après y avoir passé une longue période, la truite conserve sa robe noire pendant quelques minutes. Si vous attrapez un poisson "charbonnier", il y a de forte chance pour que votre partie de pêche s'anime car d'autres vont sortir !

Les postes d'observation ne sont pas des endroits d'insécurité pour la truite ! Elle s'y sent bien et y est en confiance, mais très attentive à tout ce qui se passe. Lorsque quelque chose d'anormal mais d'infime se produit, elle ne va pas déguerpir à toutes nageoires ! Non, bien souvent, elle se contente de s'immobiliser puis de descendre lentement vers le fond. Si le danger est confirmé, il y aura fuite ; sinon, elle reviendra rapidement à son poste.

Elle est donc là en observation et rien de ce qui se passe aux alentours ne lui échappe : la "rivale" sera priée d'aller se faire admirer ailleurs, le vairon imprudent sera attaqué, la nymphe emportée par le courant mérite un détour et si une mouche dérive à la surface, elle sera gober ! Mais tout ceci ne sera fait que si un minimum d'effort est à fournir, il ne faut pas que l'énergie dépensée soit supérieure à celle procurée ! Dans ce genre de poste, les gobages ne sont pas systématiques, des mouches passent s'en être prises car elles ne sont pas exactement à l'endroit où il faudrait par rapport à la position de la truite !.Donc évitez de poser votre mouche dans la veine du courant, mais sur sa bordure !

Si les conditions le permettent ou le nécessitent, la truite va s'enhardir et s'éloigner de plus en plus de son refuge, mais si le poste présente toutes les qualités requises pour une vie "pépère", elle n'ira pratiquement jamais ailleurs, les exceptions étant : le frai, les crues ou les sécheresses, une plus grosse qui la chasse… ou le pêcheur ! A vous de repérer les postes 2 et de les pêcher systématiquement, ils ne restent que très peu de temps inoccupés ! C'est ce que l'on fait quand on "tape l'eau".

Les postes d'activité (3): le poisson est un peu n'importe où mais au meilleur endroit !

La truite est souvent sur ce genre de poste pour faire ripaille, à nous d'en profiter ! Les meilleurs endroits où poser sa mouche sont… devant les gobages ! Ce n'est pas la peine de se poser de question, ces instants ne durent pas, il faut foncer ! Tout au plus essayer de sélectionner la grosse au milieu de tous ces ronds ! Et continuer de pêcher tous les postes de type 2 systématiquement !!! Comme les proies sont faciles et nombreuses, la truite ne regarde plus si l'effort à fournir est supérieur à l'énergie absorbée, il n'est pas rare d'en voir une faire un grand écart pour aller chercher une mouche, mais elle peut être exigeante et refusée une imitation mal présentée ou non conforme à ses désirs liés aux proies du moment !

Si je disais que "la truite est souvent sur ce genre de poste pour faire ripaille", il faut surtout lire "elle n'y est pas toujours pour faire ripaille" :

  • En été, lorsque la température de l'eau devient gênante pour la truite, il arrive à de très beaux sujets d'aller à des endroits incroyables pour trouver plus d'oxygène et de fraîcheur, et ils y sont prenables ! Ne pas négliger les courants violents, les "flaques" au pied des chutes d'eau, les coins très ombragés… même s'il y a peu d'eau (j'ai pris sur la Vis une truite de 42 cm qui avait le dos hors de l'eau !)... le poisson regagnera un poste de type 2 à la nuit et participera au coup du soir,

  • Après la poursuite d'un poissonnet, d'une larve ou d'une congénère, la truite peut prendre son temps pour rejoindre le poste 2 et se chercher quelques amuse-gueule.


Les postes de type
3 sont souvent les postes où l'on prend ses premières truites !



Il existe certains secteurs (4) (il n'y en a pas sur la photo), de la taille d'une assiette, où ces 3 postes sont réunis ! C'est l'aubaine !

Mon maître à jamais, Guy Majoulet, le meilleur pêcheur à la mouche que je n'ai jamais vu, le seul capable de propulser sa mouche à 15 mètres avec sa "Robinson", sans lancer arrière ni rouler ! La truite n'a plus qu'à gober la mouche qui vient de se poser, telle la fleur du pissenlit, à 10 cm devant son museau ! Heureusement qu'il a toujours refusé mes mouches, sinon il continuerai les cartons comme il y a vingt ans ! Il n'a essayé qu'une fois la nymphe sur le Tarn, mais la rivière était vide ; si, une autre fois, il a accepté que je mette quelques enroulements de fil de cuivre sur sa paysanne, le temps de leurrer une belle fario du Lot qui s'obstinait à ne vouloir que nympher ! Donc, Guy Majoulet les a surnommés "fenêtre" (à moins que ce soit son maître à lui, un certain Costecalde, pêcheur à la mouche professionnel dans les Gorges du Tarn, mais mort il y a bien longtemps).

A nous de savoir les découvrir. Généralement, ce sont des remous derrière des gros cailloux ou le contre courant le long d'une berge. Rappel des 3 conditions qui doivent être réunis :

  • Maximum 1 mètre d'eau (trop, la truite ne montera pas ; pas assez, le lieu n'est pas un refuge)

  • La nourriture abondante juste à cet endroit (là où le contre courant rejoint le courant principal)

  • Un refuge d'où la truite voit la surface et où elle se sent en sécurité.

 

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La pêche à la mouche en mer
 
 
Dernière modification de cette page le vendredi 28 mars 2003 à 15:28