Il est évident que les jours d'intenses activités, ces jours où (choisir votre expression préférée) :
Il y a des poissons partout !
On est au milieu d'une pisciculture !
La rivière est couverte de gobages !
(y adjoindre les jurons méridionaux d'usage et les bonnes intonations…). Donc, ces jours là, vous n'éprouvez aucune difficulté à lire l'eau ! Tout au plus une légère irritation à ne pouvoir "toucher" LA grosse ! Ou une énorme frustration à voir tant de poissons se goinfrer sous vos yeux et ne pas réussir à en prendre un seul ! C'est arrivé à tout le monde, y compris aux meilleurs.
Savoir lire l'eau n'est vraiment un plus que les jours où presque rien n'est dehors, où on se demande par quel miracle un poisson viendra se pendre au bout de notre ligne (les jours vraiment vides, ce n'est pas la peine, vaut mieux rentrer chez soi et faire des mouches pour la prochaine sortie, qui va être d'enfer).
Comment se positionner par rapport à un gobage ou un poisson repéré ? En voilà une bonne question ! J'ai une tactique pour chaque type de rivières :
Attaque d'un gobage sur une petite rivière
Attaque d'un gobage sur une rivière moyenne
Attaque d'un gobage sur une grande rivière en se positionnant à hauteur du poisson
[retour] Et même carrément aval en laissant partir la soie dans le courant... mais faut pas vous vantez de le faire, c'est pas très "classe" !.
Attaque d'un gobage sur une grande rivière en lançant vers l'aval 1
[retour] Les poissons, dans les petites rivières, ont un faible volume d'eau à leur disposition, donc peu de veines d'eau pour ammener les proies jusqu'à eux ! S'ils ne les prennent pas au moment où elles passent, elles vont partir hors de leur portée, emportées par le courant vers un autre secteur ! Dans les grandes rivières, les poissons ont beaucoup plus de possibilité de s'alimenter (la biomasse est plus importante), mais surtout ils peuvent facilement suivre une proie, l'inspecter, l'abandonner, revenir... et elle est toujours là, à portée d'un coup de nageoire (à moins qu'un autre ne s'en saisisse...) !
Autre point important qui "conditionne" la méfiance des poissons, c'est la proximité des caches ! Dans les petites rivières, elle sont immédiatement atteignables ! À la moindre alerte, le poisson est dans son refuge ! Dans une grande rivière, le poisson est souvent obligé de beaucoup s'éloigner de ce refuge, il est donc obligé d'être plus attentif car des prédateurs naturels comme la loutre ou le cormoran auront vite fait de l'intercepter !
Une bonne méthode d'approche, c'est de se dire que l'on est poisson, que l'on se nourrit comme un poisson, qu'il y a des prédateurs qui nous guettent... mais gardez-vous tout de même à penser que le poisson pense comme vous ;-)))
Vous pouvez très bien attaquer un poste en grande rivière en lançant plein amont, comme sur les petits rivières, mais avec les risques évidents de mettre le poisson en alerte. Pourquoi ? Tout simplement parce que sur les petites rivières vous n'aurez que rarement l'occasion de lancer autrement que devant vous, et surtout parce que les poissons y sont moins méfiants 2 , donc cela n'en vaut pas la peine, ce serait une perte de temps que de faire le nécesaire pour se positionner plus en amont sans alerter le poisson.
Très important : Je n'ai pas cherché à représenter sur ces 4 dessins la distance du poisson à laquelle vous devez poser votre mouche !!! Ils sont là simplement pour vous montrer où vous positionez par rapport au gobage ou au poisson ! La distance à laquelle vous devez poser la mouche est proportionelle à la profondeur où stationne le poisson. Plus il est profond (lorsque la transparence de l'eau s'y prête, l'ombre se positionne parfois à 2 mètres de profondeur !), plus il vous faudra poser loin devant le gobage ! Sinon, vous avez de forte chance de toujours poser votre mouche derrière son cone de vision, en tout cas derrière la zone où une proie sera prise. Ceci est encore plus vrai pour l'ombre qui monte en se laissant porter par le courant. Ah ! J'allais oublier !!! Plus le courant est fort, moins il est nécessaire de poser loin devant le poisson ; au contraire, sur un plat; il vous faudra poser votre mouche bien en amont de celui-ci pour ne pas le mettre en éveil, cette distance pouvant être de 5 mètres sur un ombre posté dans un plat par 2 mètres de fond ! C'est énorme ! Et je ne vous décris pas le contrôle de la ligne !
Je ne vous parlerai pas des rus et ruisseaux, n'éprouvant aucune attirance pour la pêche dans les crèches ou maternelles.
Par contre, voici 2-3 petits trucs pour *bien* approcher le poisson :
Toujours ne pêcher les postes qu'après une inspection distante et minutieuse !
Ce qui signifie que l'on s'approche lentement, que l'on se cache le plus possible,
que l'on évite les gestes brusques et que l'on ne débarque pas au milieu du meilleur poste de la rivière sous prétexte que c'est là qu'il y a du poisson !
Faites quelques mètres de plus (ou de moins) et commencez votre partie en amont d'un endroit où les chances de prise d'un beau poisson sont presque nulles car ce secteur est sacrifié.
Il faut évaluer la profondeur de l'eau en premier (trop ou pas assez, ce n'est pas la peine de s'esquinter les yeux !), puis repérer les poissons en activité (les gros comme les petits !) et finir en notant la force,
la direction et la complexité des courants ! Rassurez-vous, avec l'habitude, cela se fait en un clin d'œil !
Au bord de la rivière, essayer d'être le plus FOMEC (terme militaire) possible :
Forme : c'est fou ce qu'est visible une simple herbe verticale qui se détache sur un ciel bleu ! Evitez de parader sur le rocher au milieu de la rivière, votre place est derrière ce rocher !
Ombre : le soleil est dans votre dos, méfiez-vous de votre ombre portée !
Mouvement : tout ce qui bouge se voit ! N'est ce pas comme ça que vous repérez vos proies ?
Eclat : évitez de porter des objets trop brillants (ah, ces cannes trop bien vernies et ces bagues de moulinet en inox rutilant !); un éclat peut mettre en alerte le poisson de votre vie !
Couleur : une fois au bord de l'eau, vous n'y pouvez plus rien, mais ce n'est pas pour rien que les militaires sont "camouflés" ! Pas la peine de vous déguiser en "Rambot" pour autant.
Il reste le bruit, notamment les craquements des branches qui résonnent parfois autant qu'une détonation de fusil !
Et lors de vos déplacements, privilégiez le bord, hors de l'eau, et si ce n'est pas possible, allez à l'endroit le plus profond !
Ce n'est pas une incitation à la noyade (bien que j'ai une sérieuse réputation de casse-cou) mais c'est bien là où vous passerez le plus inaperçu !
Dernier point : je me change toujours entièrement avant (seul le slip est gardé) ce qui me permet de retrouver des vêtements secs à mon retour (sauf le slip, quoique…) si j'ai pris mon bain habituel (en fait, je me fais très souvent emporter par le courant... à cause de mes 62 kg peut-être, de ma témérité sûrement !).
Votre canne vous a été livrée emmaillotée dans un fourreau et glissée dans un tube rigide ! A quoi sert ce fourreau ? A protéger la canne contre les chocs dans son tube rigide ? Sans doute ! Mais surtout, cela vous permet d'atteindre la rivière sans accrocher les anneaux aux ronces et autres branches de passage.
Prenez l'habitude de ne monter votre canne qu'au bord de l'eau, cela vous permettra d'observer discrètement et en retrait la rivière, et de laisser les poissons dérangés par votre passage reprendre leurs activités. J'ai oublié de vous préciser que je ne sais pas commencer une partie de pêche dans les roues de ma voiture !
Je redescends toujours la rivière de façon à avoir la même distance à faire sans pêcher à l'aller et au retour.
Voici les pages d'observations que j'ai pu faire... je vous les donne pour vous éviter de mourir de regrets au bord de votre chère rivière un jour de galère. Ils sont "classés" en 5 groupes :