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Récits année 2001 |
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Le matin, de 7h30 à 9h15 : J'arrive sur le poste dont m'a parlé David, un gendarme pêcheur à la mouche. Donc, 7h30, pas un souffle de vent, je suis plein d'espoirs ! Je ne prends même pas la peine d'équiper la canne sur le trotoir, je pars presque en courant directement sur le ponton. Donc pas de vent, soleil de plomb déjà, j'ai un grand chapeau style cow-boy pour me protéger. Je monte la canne, je sors le bas de ligne (il est neuf, fabriqué en fluoro-carbonne quelques jours plutôt par un autre pêcheur d'ici), le moulinet... je commence à installer le moulinet... une rafale de vent m'arrache le chapeau, je le rattrape... en faisant tomber le moulinet dans l'eau !!! Arg !!!! Je plonge (3 mètres de profondeur), je le retrouve facilement, je remonte sur le ponton... plus de bas de ligne ! La rafale de vent (c'est toujours comme ça, il n'y a pas un souflle, et d'un coup c'est du 10-15 noeuds minimum pour le reste de la journée !) l'a emporté lui aussi ! J'en bricole (trop rapidement) un avec 1.50 mètre de 30%... et je pêche enfin...
Une première attaque vers 8h45, un poisson de 60 cm à peu près, je le vois en pleine eau comme un lingot d'argent en fusion... comme je n'ai rien ressenti dans la canne, c'est beaucoup trop surpris que je ferre après un long temps d'hésitation ! Bilan, dans le vide... mais la mouche est immédiatement prise par un autre... je ferre encore dans le vide !!! Et de nouveau, un autre de ces poissons me la reprend... et se décroche aussitôt !!! GGRRRR ! Plein d'espoirs, je recommence à peigner méticuleusement le secteur... et enfin, une nouvelle attaque... mais là je suis concentré, je ferre dès que je le vois taper (je ne pêchais plus qu'en surface), et je le tiens !!! Chandelles immédiatement ! C'est un tarpon (60 cm), pas Atlantique, mais un avec de petites écailles, du mucus et des petites dents pointues !!! Ils les appellent des poissons sabres (ce qui est très juste au vu de leur forme, un corps très allongé extrèmenent mince), mais le nom scientifique est "Chirocentrus dorab" et il peut atteindre 1,50m. Après quelques sauts et départs dont un seul de très puissant, je le ramène au pied du ponton, puis je le hisse dessus. Là, il y avait aussi 2 jeunes canaques (12 et 16 ans), le plus grand vient immédiatement lui écraser la tête d'un coup de talon !!!!!! Le "no-kill", ils ne connaissent pas trop ! Dans leur sac plastique, il y a des poissons de 30 cm et de 3cm ! Tout se tue !!! Je leur dis que c'est immangeable tellement il y a d'arrêtes... cela fait "un peu" réflèchir le petit... finallement, le sabre se retrouve sur le ponton, hors de la poche plastique où sont déjà leurs autres prises, je ne sais même pas s'ils ne vont pas le remettre à l'eau.
Plus rien ne viendra taper... le vent est maintenant violent, je rentre.
De 7h00 à 10h00 : Fort des emmerdes de la veille, je monte la canne sur le parking, il y a un peu de vent, mais il ne me gènera pas trop car il est de dos, par contre le soleil est complètement caché par les nuages et il a plu sur la route.
Pendant une grosse demi-heure, rien ! Puis comme hier, un sabre (50/55 cm) vient voir ma mouche (à 2 mètres de moi) alors que je suis en train de déméler la tresse du backing (histoire de passer le temps, je m'amusais à lancer toute la soie et à sortir le maximum de backing), je n'hésite pas, je la lui présente, il la prend, je le ferre, je m'amuse un peu avec lui, mais il est vraiment trop petit, il est de suite fatigué. Je le laisse dans l'eau et je fini de déméler mon backing (heureusement que ce n'était pas un monstre, sinon au premier rush, il me cassait tout !). Je retourne au bord pour le décrocher proprement en le trainant à la surface de l'eau... il y a sur le ponton 2 jeunes couples avec qui je discute un peu tout en faisant la manœuvre... soudain une des 2 filles pousse un cri ! Un énorme poisson vient "voir" de près mon captif. Je n'ai pas le temps de sortir le sabre de là, il se fait aspirer la tête la première par une qui doit bien faire 1m20 de long et 35/40 de large !!! J'attends un peu, elle fait 20 mètres en repartant vers le large... et je ferre. Elle est bien piquée (l'hameçon était planté non pas dans la bouche du sabre, mais sur les narines, ce qui est fréquent !), elle me sort 50 mètres d'un seul jet, puis s'arrête !!! Pas de problème, j'ai 300 mètres de backing, et les premiers coraux sont à plus d'un kilomètre. Les seuls "dangers" sont un bateau ancré sur ma gauche et les piles du ponton... Elle repart toujours aussi fort... puis plus rien !!! Je ramène, le noeud du bas de ligne a cassé (c'est celui que j'avais refait un peu trop rapidement hier matin) à hauteur de la boucle de la soie (comme quoi la cyano, c'est du solide car la boucle sur la soie, c'est du 50% sans noeud, fixé à la cyano, puis une ligature et un nouveau coup de cyano, et elle a tenu !)... J'ai des images plein la tête, les mêmes que celles qui hantaient mes nuits depuis que j'ai reçu mon affectation ici !
Je refais un nouveau bas de ligne avec du 30%, je monte une nouvelle mouche et je recommence. Un nouveau sabre, beaucoup plus joli celui-là (80 sans doute pour 2 ou 3 kilos) m'attaque, je le ferre impec, j'ai droit à la totale : chandelles, départs lourds, coups de tête... je le ramène au bord et je le décroche proprement... il met un peu de temps pour repartir, mais il repart.
Je reprends ma partie : tiens une tortue... elle n'a pas voulu de la mouche ;-) Puis un banc d'une dizaine de carangues de 50/60 cm vient roder, mais elles ne s'intéressent ni à ma mouche (elles font un écart lorsque elle leur passe devant !), ni aux nombreux poissons fourrages qu'il y a partout sous le ponton... enfin, à un moment, tous ces petits poissons se mettent à partir à fond vers ma gauche... je scrute donc sur la droite... ça y est, je vois le prédateur, c'est une très belle carangue (1m) qui me vient droit dessus (comme quoi les poissons fourrages ont réagi très vite face au danger, à moins qu'elle aie fait une première intrusion que je n'ai pas vue) ! Je lui lance la mouche à 1 mètre devant (elle vient de faire demi-tour et repart vers le large), elle y saute dessus... et n'y touche pas !!!
Plus rien ne viendra agrémenter la matinée, le ponton commence a être pris d'assaut par les baigneurs, je rentre...
Voilà, j'ai des images plein la tête et il me tarde de "toucher" une autre carangue, même si c'est le même monstre (ils les appellent des "baoums" ! Même au fusil sous-marin, ils hésitent à les tirer tellement elles sont puissantes !) et même si je dois casser !
Le bilan de 4 jours dans le Nord :
Le jeudi soir, plage de Koumac : vent d'enfer, impêchable !!!
La plage de "Boat Pass" (celle des bones) : Nous y sommes arrivés le vendredi matin vers 9h00 et j'ai pêché jusqu'à 11h30. La partie (c'est la pointe de la NC) intéressante pour les bones est la partie gauche ; malheureusement, ce jour là il y avait du vent et seule la partie droite était "un peu" pêchable ! Donc, j'y ai pas vu un bone, mais 2 petites raies et une carangue de 2/3 kilo. Ce n'est qu'au moment de partir que le soleil a enfin persé les nuages et que j'ai vu le superbe plan d'eau sur la gauche !!! C'est sur que dans des endroits pareils, il doit y en avoir du poisson ! C'est donc une plage de sable (un platier) qui plonge d'un coup vers les profondeurs, mais perpendiculairement à la plage ! Ce qui fait que du bord, à la pointe elle même, en faisant quelques 10 mètres, tu es dans des conditions idéales... mais pas ce jour-là.
Le vendredi après-midi : tourisme ! C'est vraiment le bout du monde, il n'y a rien ! Et ce n'est pas joli, avec la montagne grignotée de partout par les mines.
Vendredi soir : je retourne seul à la plage de Koumac. Il y a un gros banc d'anchois et les prédateurs y tapent dedans sans arrêt ! Mon excitation est immense !!! Au premier lancer, pan, un poisson sabre (comme à Nouméa). Il n'est vraiment pas gros, je n'arrive pas à le décrocher (les dents ressemblent à celles du sandre !), la mouche lui cloue le bec, je ne peux pas le laisser comme ça, je suis obligé de charcuter, il n'en sortira pas vivant... ce sont des poissons hyper fragiles, et chaque fois j'essaye de les décrocher sans les toucher... J'en ai touché une bonne vingtaine jusqu'à la nuit noire, mais je n'en ai "sorti" (je ne les ai pas sortis de l'eau pour ne pas les abimer) que 5. Par moment, c'était 2 ou 3 tapes à chaque lancer ! En plus, j'ai touché une carangue à mes pieds... elles viennent comme des folles taper dans les poissons fourrages, restent une nano seconde sans bouger, repartent dans le tas, se rebloquent, puis repartent vers le large lentement... tu as le temps de les voir, mais pas trop de les pêcher ! Bon, je lui ai "posée" la mouche devant, elle l'a prise comme une folle et est partie aussitôt à 200 à l'heure. 50 mètres plus loin (facile, la soie, plus le dacron étaient sortis, j'étais sur la tresse jaune fluo), elle se décroche... et avec le recul, je suis sûr... de ne pas avoir... ferré !!! C'est tellement hard que tu en oublies les fondamentaux (quoique si tu ferres dans ces conditions, la casse ne doit pas être loin !). Plus tard, un marsoin est venu à son tour, et il a même mangé le poisson sabre qui était posé sur le rocher à mes pieds par 50 cm d'eau ! J'étais un peu plus loin, mais je l'ai très bien vu presque "monté" sur le rocher pour le prendre ! EBLOUISSANT !!!
Samedi matin : je n'arrive pas à dormir (il me tarde de t'y voir, avec tous ces poissons de rêve !), je pars à la pêche à 3h00. Il fait nuit noire, je monte la canne, je pêche pendant une demi-heure derrière les anchois : rien ! Je regagne la voiture et j'essaye de dormir un peu... vers 5h15, le soleil commence à donner une lumière blafarde. Je me remets à pêcher... et très rapidement, cela devient de la folie !!! Ils tapent de partout ! Les anchois volent dans tous les sens ! Mais je ne touche que des sabres :-((( Je ne sais pas combien j'en décroche, mais c'est sans arrêt ! Pendant plus d'une heure, ils vont se gaver... puis petit à petit, il n'y en aura plus que quelques uns qui tapent de temps en temps... jusqu'à ce que l'aileron d'un requin ne vienne siller la surface. Oh, il n'était pas énorme, 1m50 tout au plus, mais à 3 mètres de soi, on a les jambes qui tremblent... et qui sautent vite sur la terre ferme ! Mais bon, le résultat, c'est que lorsqu'un requin arrive, tous les autres poissons se barrent ! Donc, plus rien.
Dimanche à midi : grâce à un hasard heureux, nous mangeons sur le wharf de la plage de Ouano (c'est la meque de la mouche !). Hasard car les endroits où on a voulu manger avant étaient nuls ! J'ai eu de la chance !!! Il m'a fallu insister un tout petit peu pour le wharf et non la plage, mais l'argument du sable qui vole a été déterminent ! En mangeant, je me promène avec Damien, il y a 2 pêcheurs qui rentrent en barque, j'en reconnais un, c'est le premier des pêcheurs à la mouche de Nouméa que j'ai contacté. Nous discutons 1 minutes ou 2, et d'un seul coup, on voit apparaître entre 2 eaux (avec les polaroïds, car il y a un de ces vents !) un banc de poissons de belles tailles. Et quelques secondes plus tard, WOUARFF, une carangue y tape dedans !!! Je vais chercher immédiatement la canne (je promets 30 minutes de pêche à Evelyne, pas plus) et je pêche avec une imitation de crevettes (lui, il met un clouser). J'ai de suite des touches, mais ce n'est qu'à la quatrième que je sors un relégué (genre de "cob") de 1 kilo environ. Il est hyper violent, pas de grosses sorties de fil, mais des départs dans tous les sens, et infatiguable ! Damien est à mes côtés, je lui mets la canne dans les mains, mais il n'arrive pas à le tenir et à failli tout lâcher. La demi-heure étant terminée, nous rentrons !
Lundi matin : j'y retourne à 4h00 ! Mais il y a toujours trop de vent et je ne touche dans la matinée que 3 relégués.
Résultat de ce WE : Samedi, 2h de pêche, presque pas de vent, mais il a soufflé très fort pendant 2 jours d'Ouest (très mauvais pour la pêche paraît_il). 2 carangues - une grosse accompagnée d'une petite - ont suivi ma mouche d'assez loin, mais sans le moindre signe d'attaque. Finallement, juste avant de partir, à un lancer toute soie sortie, à peine posé, je vois la soie se tendre à toute vitesse. Je ferre, et ça démarre à fond ! Impressionnant de puissance... puis plus rien... je ramène à grandes tirées... et je me fais arraché le backing des doigts ! En fait, le poisson est revenu vers moi. Je le pompe et je le vois enfin, c'est une raie (c'est celle de la photo). Pour la ramener au bord, ça a été une vraie galère, parce qu'en fait, la mouche s'est posée SUR elle et que je l'ai attrapée par une aile ! Donc, chaque fois que je tirais, elle se mettait en travers !!! Il a fallu que je la tire tout doucement, en fait qu'elle m'accompagne, jusqu'à la plage. Mais qu'est-ce que ça tire !!!!!!
Dimanche, vent d'ouest. Impossible de lancer avec 2 mouches !!! 5 heures de pêche, pas un poisson ! A un moment, une très belle carangue a suivi ma mouche pendant la récupération, puis elle s'est réfugiée sous le ponton. Tu aurais vu la panique chez les poissons fourrages !!! Elle tournait autour d'un pillier, eux fuyant dans tous les sens. Moi à faire des mendings (tu connais ?) pour animer ma mouche dans "sa fenêtre" de vision... après 2 ou 3, elle vient enfin voir... tant que la mouche bouge, elle la suit... dès que la mouche s'arrête, elle la gobbe (comme une grosse truite gobbe une émergente, sans un remou !)... je ferre ... elle met 2-3 coups de geule sur le côté (donc, je la tiens), puis plus rien, ma mouche est là qui flotte entre 2 eaux ! Elle n'est même pas piquée !!! En fait, c'est le pb des gros carnassiers. Lorsqu'ils prennent ton leurre, ils le mordent avec une pression énorme dans les machoires, donc lorsque tu ferres, tu ne ferres rien du tout car ils bloquent le leurre entre leurs machoires ! Il faut faire ce que l'on appelle "assurer le ferrage", c'est à dire re-ferrer immédiatement plusieurs fois pour que l'hameçon se plante sûrement !
C'est l'apprentissage qui continue ! Il faut se rappeler tout ça... et c'est pas facile de "réfléchir" lorsque l'on a un poisson de rêve qui est en train de prendre la mouche ! Tu penses plus à vérifier s'il est bien au bout qu'à assurer le ferrage ! Tiens, un autre truc, il te faut sans arrêt vérifier qu'il n'y a pas de "noeuds" dans la soie que tu loves dans le petit panier pendant la récup, donc il faut jeter un oeil sur le panier ET ne pas quitter la progression de la mouche sous l'eau car toutes les attaques ne sont pas suivies d'une "tape", loin sans faut.
Ma petite (2h) sortie du samedi... encore une mouche "envolée" ce matin ! Arrivé à 5h00 au pied du pont qui sépare les 2 ports (plainsance et commerce) de Nouméa, rien, pas une touche, jusqu'à 6h00. J'avais préparé la veille du broumé (une baguette de pain + une boite de sardine + eau => le tout en purée), mais pour que l'expérience soit "concluante", fallait bien que je pêche un peu avant. Donc, 6h00, je commence à répendre mon broumé... immédiatement 3 "corbs" (je ne sais pas exactement ce que c'était) d'un bon kilo viennent voir de très près... je me remets à pêcher... ma mouche, qui était totalement ignorée jusque là, est suivie à la récupération par une bande de petits maquereau-bonites, mais pas d'attaque... 3 lancers plus tard (et après les 2 dernières louches de broumé), un corb suit ma mouche... je la laisse immobile 2 ou 3 secondes (long !)... il reste à la regarder... j'accélère d'un coup... il la prend avec une violence incoyable, je le ferre même pas, il s'est autoferré... il me sort immédiatement 20 mètres de soie en sondant au plus profond... et se met dans un rocher, je sens que c'est bloqué ! Je donne beaucoup de mou, je récupère la ligne... c'est toujours bloqué... ah non, ça vient de lâcher... je ramène même pas sur 1 mètre... énorme touche... je suis de suite sur le backing... ça part à une vitesse folle... et plus rien ! En fait, casse sur le noeud entre le 30 et le 40 centième, sans doute celui qui avait "bloqué" dans le rocher :-((( Je crains fort que mon "corb" se soit fait bouffer par un tazar, une carangue ou un requin qui trainait par là !
Aujourd'hui, lever 03h15, je commence à pêcher à 04h30... je suis en haut d'un petit ponton de 50cm de large sur 10 mètres de long, je mets les 2 mouches dans l'eau pour sortir la soie... au moment où je relève pour lancer, une carangue d'un bon mètre la suit à 20cm ! Comme il fait encore un peu nuit, je ne sais pas si elle a pris ou pas, je ferre... dans le vide ! Et ça a été comme ça pendant 2 heures, j'ai bien du voir une dizaine de carangues (de toutes tailles) suivre ma mouche mais ne pas prendre ! J'ai essayé en tout 7 mouches !!! Si, alors que je m'amusais à taquiner des petits poissons au milieu des bateaux amarrés, il y en a une - 3 kilos environ - qui est venue, très agressive ! J'ai réussi à ne pas la ferrer là (elle a pris 2 fois la mouche) et à la faire venir hors des bateaux... et là, je ne sais pas si c'est le fait de la pleine mer, mais elle n'a fait que suivre !!! Nous étions 2 pêcheurs à la mouche, lui pêchait avec un popper... elle est venue le voir, mais elle n'a pas pris non plus !!! D'ailleurs, le poper semble peu productif actuellement, aucun autre poisson n'est venu le voir.
Levé 3h32, je pêche à 4h30 (avec 2 mouches). Un premier poisson pris par la queue, puis dès que le soleil se lève, une bande de carangues attaquent mes mouches ! Résultat, une se prend (j'ai ferré au moins 3 fois !) et pendant la bagarre, toutes les autres tapent sur l'autre mouche... et me la casse. Je travaille "serré" celle que je tiens, et lorsque je l'échoue, elle a été plutôt "molle" (je suis déçu de la façon dont elles combattent, j'ai touché des poissons plus "sportifs" : raie, sabre, mérou...).
Il est 4h55, je ne remonte pas de seconde mouche... plus rien jusqu'à 6h30 où un sabre fend la surface à 30 mètres devant moi. Je lance immédiatement dessus, touche violente, je le tiens sur 15-20 mètres (il est très gros, un bon mètre !) et il se décroche... la mouche est immédiatement violemment reprise par un autre tout aussi gros qui me sort 100 mètres de backing d'un seul rush... et plus rien, il a cassé !!! Mais que c'était impressionnant, la canne complétement pliée en rond, à la limite d'exploser !!! Je remonte immédiatement une autre mouche, je relance vers le large... et pan, à nouveau un sabre (plus petit)... qui se décroche. Et vers 7h00, une nouvelle (belle) carangue prend ma mouche, mais je ferre dans le vide.
Je rentre à la maison, David vient me chercher à 7h45 et nous partons à 115Km de Nouméa, pêchés à la plage de Ouano. Comme c'est la marée basse, nous décidons de commençer par prospecter le wharf (il y a plus d'eau)... mais je mange un peu car j'ai faim, il en fait autant. Avec nos sabdwichs à la main, nous nous approchons du wharf histoire de repérer... des éclairs blancs "éclairent" le platier devant nous... comme dit aussitôt David : "Si ce ne sont pas des bonefishs, je ne vois pas ce que cela peut être !!!"... nous courrons monter nos cannes... pendant ce temps arrive une camionette, un homme (avec un filet), une femme... et un chien en descende... et ils vont droit sur les bones !!! GGGRRRRRR !!! Lorsque nous arrivons enfin sur les lieux, ils sont toujours là, mais 10 mètres plus loin... nous pêchons aussitôt, David touche un poisson... ce n'est qu'un "rélégué", poisson qui ressemble à un bagnard (et pas bon à manger)... mais les bones sont tous partis sur le coup !!!!!!
Plus tard, Davis fera une carangue de la taille de la mienne du matin, mais beaucoup plus combative, puis moi une autre mais toute petite (200-300 grammes), elle est suivie pas tout un banc de même taille (des centaines). David met un poper, 2 petites carangues viennent le taper sans prendre.
Nous finissons de manger et partons 10km plus loin pêcher les bossus (je ne sais pas ce que c'est, mais c'est excellent à manger paraît-il) sur la plage. Le décord est superbe, la plage de sable blanc est immense, mais c'est un peu trop tôt, la marée n'est pas assez haute. Nous sommes seuls à perte de vue. Je remonte le platier vers la pleine mer, espérant trouvé un nouveau banc de bones, mais rien (sauf un barracuda de plus d'un mètre qui est venu chasser dans mes pieds).
Une heure plus tard, je rejoins David et nous commençons à remonter la plage, lui pêchant au lancer et moi portant les 2 cannes à mouche. Il touche enfin un bossu, je vois ce que c'est, c'est une dorade rose. Je le mets en laisse au bout d'un 50 centième et nous continuons la prospection. Il attrape plein de petits barracudas avec son rappala (qui commence à être vraiment pas beau à cause des coups de dents), je m'apperçois que j'ai perdu le bossu (le noeud est défait !)... comme cela ne vaut rien et que le vent est de face, nous rentrons.
Lever 03h30, pêche à 04h30 (je dois avoir un réveil dans la tête, car je n'en utilise jamais !)... pas une touche ! A 07h35; j'arrête et j'amène Damien à son Viet Vo Dao. A 9h15, nous retournons ensemble à la pêche au même endroit (le banc de "prêtres" est revenu !), et d'entrée, je ferre un petit sabre. Je le lui fait sortir, mais heureusement que je n'avais pas lâcher la canne, il a failli la lâcher sur le premier rush !!!!!! Ensuite, il s'est contenté de moulinet pour le ramener vers le bord, c'est moi qui pompais ("trop dur", qu'il m'a dit !)... mais il a passé 2 heures à me demander d'attraper un poisson plus gros ! Je le vois avec un sabre de 80, il passe à l'eau et fait du ski nautique ;-)))
Bon, pas d'autres touches, et pourtant !!! ... Le banc de prêtres était tout agité, ils tournaient comme des fous dans le "port" de l'école de voile ! La visibilité est excellente, je ne voyais pourtant aucun prédateur (hormis le sabre pêché, qui était accompagné par un gros et un autre petit)... et d'un seul coup, ça tape très violent au milieu du banc ??? Je cherche à intercepter la bête (un seul poisson a chassé)... rien, je ne vois rien... et toujours les prêtres à tourner comme des fous (d'habitude, ils se regroupent et restent bien liés, se déplaçant lentement tous ensemble)... et puis je vois enfin une masse noire sous eux !?! Je lance au milieu du banc, les poissons se partagent en 2 le long de la soie et du bas de ligne, il y a un bon mètre entre les 2 groupes (comme quoi, même en mer, les poissons se méfient des fils trop gros !) ... et je te vois passer sur ma soie une énorme carangue !!! Elle était sous le banc, à tourner lentement jusqu'à ce qu'elle "isole" ce qu'elle voulait, et PAN ! Elle n'a pas voulu de ma mouche, elle ne l'a jamais suivie, que l'animation soit violente (un vrai ferrage) ou très lente, saccadée ou continue ! Finallement, après une nouvelle chasse énorme (faut voir le rafus !), elle s'en va ! Quelques minutes plus tard, une beaucoup plus petite (de la taille de celle de hier) vient faire pareil... et ignore elle aussi magistralement ma mouche !?! Comme dit David, lorsqu'elles sont sur quelques choses, il faut avoir l'imitation exacte !
Voilà, je ne sais pas si j'y retourne demain car la marée n'est vraiment pas favorable.
Samedi bredouille, mais vraiment rien !!! La pleine lune sans doute ! Seule une énorme chasse au milieu de la baie est venue me remonter le moral (les "maquereaux" - ce ne sont pas les même que chez nous - qui sautaient hors de l'eau devant les prédateurs faisaient une "vague" de plus de 50 cm de haut !).
Dimanche, un sabre de 60cm à 05h15 et une carangue de 50 (3 kilos) qui a suivi sans prendre : je l'avais repérée qui "venait vers moi", j'ai lancé le deceiver loin d'elle et j'ai ramené en faisant attention que la mouche passe à 4 ou 5 mètres, pas plus... et elle l'a suivi tranquillement, que j'accélère ou pas, que je fasse des mendings... rien ! Alors, je suis parti à 100 mètres dans une zone moins propice (pas assez d'hauteur d'eau) où le banc de prêtres s'était réfugié. Un peu plus tard, là où j'avais pris le sabre et fait suivre la carangue, une énorme chasse dans les maquereaux comme samedi au milieu de la baie, mais là, c'était juste au bord ! Je ne vous décris pas mon exitation. Je saute sur la canne (je l'avais posée et j'étais à l'ombre à attendre une chasse), je monte sur les rochers de la digue... une dizaine de sillages énormes me viennent dessus... mais j'ai pas eu le temps de lancer la mouche, 2 gros tazards (1m50 facile !) ont tapé dans les prêtres à mes pieds et sont repartis aussitôt !!! J'en revois encore un montrant son flanc lors de l'attaque, il était d'une beauté, avec des bleus fluo comme ceux des surlineurs. Le plus fort, c'est que les prêtres, d'habitude, ils "trouent" leur boule (le banc) dans le passage du prédateur et ce n'est que parce que celui-ci pousse très fort qu'il arrive à les coincer ; là, ils n'ont même pas réagi, ils en n'ont pas eu le temps !!! Moi non plus, mais la casse aurait été assurée ! Si ce n'est qu'une mouche de perdue, pas bien grave ! Mais vu la violence, je pense que tout y passe si le fil résiste une nano seconde !
Mercredi, grâce au 4x4, j'ai enfin pu faire mon "expédition Grand Sud".
Départ à 04h00 de Nouméa, direction Prony sur la côte ouest, puis à quelques 10 km de ces ruines d'un village minier, je bifurque et prend un chemin de terre car ma première reconnaissance, c'est le wharf de la future usine de nickel de Goro. J'y arrive à 06h30 !!! Sans le 4x4, je ne passais pas ! Et après avoir franchi des trucs invraisemblables, je suis tombé sur la route goudronée qui mène à... Prony ! Le con, je me suis gouré et j'y ai perdu plus d'une heure !
Donc 06h30, je pêche sur ce wharf tout frais... mais déjà complètement bouffé par la rouille (les vagues tapent souvent à cet endroit car la barrière de corail n'est pas complète). Je commence à pêcher au lancer (je t'avais dis que j'en avais acheté un ?) mais la canne à mouche est juste à mes côtés prête à pêcher. Une petite orphie me prend mon PN (poisson nageur), puis un joli barracuda le suit, mais ne prend pas. Il fait un soleil de plomb et pas un soufle de vent... je ne vois aucun poisson de correct dans les parrages. En tapant l'eau au-dessus d'un champ de corail, je vois une torpille en sortir et me le saisir... c'est une magnifique loche (mérou) saumonée, elle a vraiment autant de petits points bleus que la truite méditéranéenne de points noirs... plus rien d'interressant ne venant rompre la monotonie des lancers, je plie et je vais à Port Boisé.
08h00 Port Boisé, la pointe Sud : Je m'équipe comme une mulle : le lancer, la canne à mouche (elle est prête à pêcher, mais elle est pliée et dans son étui de toile, je la porte en bandouillère), l'appareil photo (c'est un Nikon de "pro", avec 2 zooms, un objectif de 35, un doubleur de focale et pleins d'autres trucs... un bon 5 kilos de matos !), le sac banane avec le matos de pêche, le panier de lancer et le sac à dos avec la bouffe dont 3 litres d'eau citronnée et congelée (j'ai gardé la saumonée, elle doit faire 700/800 grammes en plus)... Je marche assez lourdement... mais dans l'eau !
Je veux prospecter toute une rade "interdite" à la pêche (mais pour la quatrième fois, ils me disent pas de problème pour pêcher à la mouche... sauf que j'ai le lancer... mais ils me confirment, pas de problème !). Dès que j'ai franchi la pointe rocheuse (impêchable car pas assez d'hauteur d'eau et barrière de corail à 30 mètres, tu prends un poisson de 2 kilos, il te casse de suite !), je commence à pêcher au lancer. Il fait toujours aussi chaud, grand soleil et pas un soufle de vent (ma tenue contre le soleil : chemise à manche longue, chapeau "australien" posé sur un tee-shirt pour protéger la nuque et les oreilles, short et sandalettes plastiques neuves). 2 ou 3 petits bossus (tu verras bientôt en photo ce lutjan) suivent mais ne prennent pas, par contre j'attrape encore une petite orphie et 2 petites loches, mais pas des saumonées.
Enfin mon premier bossu, mais il est vraiment petit (300 grammes au pif) et n'oppose aucune résistance... les lancers se suivent, je vois bien de beaux bossus partir devant moi (ils vivent dans 50cm d'eau), mais toujours rien, cela fait 2 heures que je pêche, la marée basse est à midi, il me reste environ 3 heures de prospection, ce qui fait peu pour ce que je veux faire, j'accélère l'allure (mais chargé comme je suis, c'est très physique !). Je suis obligé de faire attention à l'heure, car si la marée est trop haute, on ne passe plus aux rochers... et il n'y a pas de chemins !!! C'est le grand désert ! Enfin, le vent se lève et j'ai un peu moins chaud, surtout que le soleil est caché maintenant. Coïncidence ou pas, je touche enfin un beau bossus. Je le prends en photo et je l'envoie rejoindre la saumonée... Je fait quelques 10 mètres, j'en prends un autre... j'essaye à la mouche (le vent est de dos), rien... je repêche au lancer les 50 mètres que je viens de faire à la mouche... re poisson ! Et pas des petits, tous sont autour du kilo, le plus gros dépasse 1,5 Kg ! Finalement, j'arrête de compter à 11 bossus, mais j'ai pris aussi 2 carangues, une de 1 kilo et une de 3 kilos, une vieille de palétuvier, d'autres loches ! Chaque fois que je tombe sur un poisson et que j'en vois un (ou +) suivre, j'essaye à la mouche sans la moindre touche (entre parenthèse, ils sont très forts chez Rapala, parce que ce Shad Rap de 7cm, il est vraiment incroyable de vie ! Faudra que j'essaye d'imiter cette bavette sur une mouche).
Je fais demi-tour car il est 12h00 ! Conclusion : les carangues arrachent vraiment, les vieilles de palétuvier sont pas mal, les bossus, si tu ne pêches que pour les chercher eux, c'est pour la viande car ils ne remuent pas beaucoup. Donc, on m'en avait fait une grosse pub, je suis assez décu... mais ravi, car vraiment, c'est le très gros carton, le sac à dos est très lourd maintenant, j'ai gardé les 2 carangues et 5 gros bossus, la vieille de palétuvier est repartie à l'eau car j'ai eu peur de la confondre avec un autre poisson, il doit y avoir 15 kilos sur mon dos, j'ai déjà bu 1,5 litres, mangé un petit peu... mais je suis déjà exténué et il faut se refaire tout le chemin dans l'autre sens avant que la mer ne soit trop haute ! Autant te dire que lors du retour, je ne pêche pratiquement pas ! Enfin, j'arrive à la voiture vers 13h30, complètement vidé ! Je suis très heureux, mais je me dis que, si j'ai fait une si belle pêche du bord, qu'est que ça doit être à la limite du cassant du platier, là où passe la rivière !!! J'en rêve encore... et vivement le bateau !!!
14h00, je suis avec le lancer seul, torse nu sans chapeau, au bord de l'estuaire de la rivière "Madeleine", c'est le début de la côte Est. Les ponts et chaussés sont en train de faire le talus d'un futur pont (actuellement, on remonte la rivière sur plusieurs km pour passer sur un pont submersible), je me poste à cet endroit, juste au bord de la rivière, le platier du lagon est juste à ma gauche. Le vent est très agréable, il me rafraichi bien la peau. Je commence à pêcher et au troisième lancer, il y a une bande de petits "jaunets" qui suivent. Au cinquième, c'est le tour d'une bande de petites carangues bleues. "Tiens, ça pourrait être bon !" Enfin, une grosse touche, mais ça se décroche presque aussitôt... et là, je te vois en surface des carangues de toutes tailles qui cherchent "la" proie !!! Il y en a sur 3 mètres de larges et bien 10 de long ! Je relance aussitôt et PAN ! Finalement, en la sortant de l'eau (je n'ai pas chronométré, mais ça a été long !), elle doit bien faire ses 5 kilos... je la relâche de l'autre côté pour ne pas tout foutre en l'air car il y a pleins de carangues qui lui ont tourné autour lorsqu'elle luttait... et je cours à la voiture laisser le lancer et prendre la canne à mouche. Erreur, j'essayerai 4 types de mouches (poppers, clousers, deceivers et ... ma crevette), RIEN !?! Si, j'ai très mal au bras et au dos car le vent est devenu fort dans les rafales ! Je retourne à la voiture, je reprend le lancer... et je reprend une carangue (un bébé de 500g maxi) que je remets à l'eau, mais aucune autre ne l'a accompagné pendant la lutte, la canne à mouche prête à lancer est inutile !
15h00, je suis à l'embouchure de la rivière Yaté, une des plus grosses de NC. En 1/4 d'heures, pas une touche !
15h30, je suis au "terminus" de la côte Est du Sud, après, il n'y a plus de routes, plus de pistes, seule la mer permet de rejoindre les quelques mines en exploitations sur presque 100 km de côte. Il y a un wharf bizarre, c'est à dire qu'ils ont mis un coup de pelleteuse et que l'on ne peut plus l'emprunter. Mais à l'endroit où ils ont fait le trou dans la digue, il y a maintenant un courant violent qui me plaît. Je pêche la sortie, pas une touche. 5 minutes plus tard, je me dis que peut-être la tête du courant est "habitée" ? Au premier lancer, j'attrape une belle vieille de palétuvier, elle dépasse le kilo, je la mets de côté pour identification car c'est un des meilleurs poissons de mer dans l'assiette... J'aurai 3 autres touches, mais ratés... je rentre complétement vidé mais heureux !
En passant, je laisse 3 poissons chez des amis rencontrés en Guadeloupe (mes plus beaux souvenirs de vacances, c'est sur son bateau !) et lui vient d'être nommé ici (mais sa situation est bien claire !). Les autres ? 3 bossus sont mis de côtés pour être mangés de suite, donc au congel il reste 1 carangue, 2 bossus, 1 saumoné et une vieille de palétuvier (j'ai vérifier sur un bouquin).
Là, j'ai fait mon quota de l'année, plus beaucoup de poissons vont finir dans la poelle ! Mais comme tout le monde me parlait des bossus et des vielles de palétuviers comme étant succulents, je voulais les goûter. Finalement, du bossu, j'en ai mangé 2 fois aujourd'hui, c'est bon mais ça manque de goût comme dit Evelyne. Faudra que je trouve des recettes ! Mais ça fait du bien de se faire un carton pareil une fois dans sa vie (quoique 11 poissons de tués, cela ne fait qu'un de plus que le quota journalier !?! Je me demande ce que les gens font de tous ça ???)
Allez, bonne lecture, moi je vais me coucher, il est 24h00 !
Une carangue à bandes (Carangoides emburyi) pêchée dans Nouméa. Je ne suis pas prêt de l'oublier, même si je l'ai prise ... au plomb palette sur fil 16 livres...
Mercredi, c'était le jour de la quantité, ce jour (samedi 15 décembre 2001), c'est la qualité ! Je me réveille à 04h30, j'écarte les rideaux, il fait déjà jour. Zut, j'ai raté ma pêche que je me dis... et je me recouche. Comme je n'arrive pas à dormir (5 mn à tourner en rond dans un lit, ça me suffit), je me lève quand même, je déjeune et j'y vais... mais sans la canne à mouche, il y a déjà trop de vent (la sortie bateau prévue ce jour a été annulée hier soir à cause de ce vent), uniquement que le lancer.
Je commence à pêcher au plomb palette vers 05h30. Je prospecte rapidement les coins habituels, en fait je recherche surtout le banc de prêtres et en attendant de les trouver, j'essaye de nouveaux trucs en mer, donc le PP. Vers 06h00, je suis à l'endroit où j'ai vu mes thons l'autre jour (qui étaient en fait des tazards) et à mon premier coup de ligne vers le large, j'ai l'impression d'avoir accroché le fond. Comme c'est devant une base nautique, je me dis qu'il y a encore un corps mort au fond de l'eau et pas de bouée en surface !!! Mais mon "corps mort", voilà t-il pas qu'il se déplace !!! Et de me sortir du fil du moulinet (un Mitchell MX60 rempli par 200 mètres du Maxima IGFA 8 kilos (à peu près 30 centièmes), la canne une Jarvis Walker Vector II 7-40gr de 2.10 mètres), tout en force, impossible de faire quoi que ce soit !!! Je suis des yeux l'endroit où le fil rentre dans l'eau, histoire de voir vers où ce poisson part ? Il va droit vers le large, j'ai qu'à attendre qu'il faiblisse. Pour moi, c'est un requin car il continue à tirer comme une locomotive ! J'essaye de pomper sur la canne, je n'y arrive pas tellement il tire à l'autre bout ! Enfin, j'arrive à mettre la canne à la verticale et je me recule pour essayer de le freiner un peu car en travaillant direct sur la canne comme tu le vois dans les vidéos de pêche au gros, celle-ci exploserai sûrement !
Ca marche ! En reculant, j'ai réussi à arrêter sa fuite vers le large ! Maintenant, avec le fil tendu, je vois qu'il risque de se prendre dans un ponton sur la gauche, aussi je me mets à marcher vers la droite en maintenant la canne bien haute (je n'arrive toujours pas à pomper ! Si je baisse la canne, il me faut lâcher du fil pour la remettre droite !). Ca marche aussi, il repart vers la droite !!! Oui, mais là, j'ai un corps mort à 150 mètres à peu près, va falloir lui faire faire demi-tour une nouvelle fois ! Et je parts sur la gauche... et lui aussi ! Et comme ça, à force de le travailler, j'arrive enfin à pomper... et à reprendre quelques précieux mètres de fil (le moulinet était presque vide !).
Il est maintenant à presque 30 mètres de moi, toujours aussi lourd ! J'essaye de le monter en surface, histoire de le voir, pour savoir ce que c'était si ça casse ? Rien, impossible de le décoller ! Je continue à ne rien lui laisser, je le travaille sans arrêt, il se rapproche encore un peu plus du bord... et repart en force, 50 mètres sans doute de sortis d'un coup !!! Mais je le sens fatiguer et j'arrive à tout récupérer rapidement. Je reprends ma "promenade" vers la droite, je vais essayer de l'échouer sur la plage de l'école de voile. Il suit maintenant la jetée en gros blocs de pierre, à quelques mètres, j'ai peur qu'il y trouve une cavité pour s'y réfugier, donc je ne tire plus trop dessus, je me contente de le "guider" (driver)... et là, juste à la pointe, il fait demi-tour en se mettant sur le flanc, juste à 5 mètres de moi !!! C'est une énorme "goutte" d'argent, donc pas un requin ! Et je reprend mon pompage car il m'a reprit 20 mètres !
Enfin, je lui fais passer la pointe de la jetée, et là je le vois mieux car il n'y a plus de vague, c'est une énorme carangue à bandes (Carangoïdes emburyi), elle fait au moins 1 mètre ! 5 minutes plus tard, je l'échoue dans 20cm d'eau et je l'attrape par la queue, elle doit bien faire 20-25 kilos !!!
C'est le gardien de l'école de voile qui a gardé la carangue car comme l'appareil était à l'appartement, je l'ai attachée à une (solide) corde puis remise à l'eau le temps d'aller le chercher... et lorsque je suis revenu, il m'a dit qu'elle s'était "réveillée" et qu'il avait préféré la sortir de l'eau pour ne pas qu'elle s'en aille !!! C'est sur, elle ne risque plus de partir, elle est morte ;-)
Sinon, j'ai aussi pris une petite orphie au PP et un petit sabre au popper... mais trop de vent pour lancer une mouche !
Je suis sur un nuage, je suis H E U R E U X !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Ce matin, j'ai attaqué à 04h15, il faisait encore nuit (faire la double traction la nuit est complètement idiot !). Le banc de prêtres était presque à côté du parking (ils bougent toute la nuit), alors j'ai voulu essayer au popper... mais il m'a fallu attendre vers 04h30 qu'il y ait suffisamment de lumière, je n'arrivai pas à lancer.
Donc, j'ai attaqué avec un popper de 5 cm de couleur bleu, une belle carangue est venu le voir et c'est tout. A 05h30, je monte le lancer avec un Plomb Palette et au premier lancer à 30 mètres, PAN, une touche... et c'est un gros ! Il m'a régalé encore, avec des départs très très puissants, faisant sortir énormément de fil du moulinet... surtout qu'à un moment il s'est calé et que si je n'avais pas eu le réflexe immédiat d'y donner beaucoup de mou, il m'aurait cassé. Finalement, le combat a été violent mais n'a pas duré plus de 5 minutes... et j'ai enfin vu un bec de canne (Lethrinus nebulosus, un lutjan cousin des bossus) montrer son flanc. Comme c'est un des meilleurs poissons d'ici, je l'ai gardé, il faisait un peu plus de 4 kilos. Mais quelle pêche !!!
Pas d'autre poisson de la journée, j'ai pêché à la mouche pendant 4h00 pour seulement 1h00 au lancer (2 touches sur leurre souple, mais sans doute prise sur la queue car rien au ferrage, il faudra que je mette un LS plus petit), comme quoi, il n'y a pas photo, le lancer est plus efficace que la mouche !
Hier, nous avons fait une sortie sur un des îlots mythiques de la barrière de corail. Damien m'a accompagné et il me tenait la canne à mouche pendant que je prospectai au lancer. Après avoir touché 2 barracudas et un bossu (immédiatement après le ferrage, je lui mets la canne dans les mains et il se débrouille), très impressionné par la puissance du second barracuda (il a failli partir à l'eau sur le premier départ !), il m'a posé le lancer dans le sable - bonjour le moulinet ! - et est reparti au bateau. J'ai continué seul, j'ai touché un banc de petites carangues à points noirs, pendant que j'en tenais une sur le lancer, j'ai essayé de poser le popper au milieu, j'ai tout emmêlé et la carangue que je tenais était trop petite, elle n'opposait plus aucune résistance, donc tout le banc est reparti. Je décroche ce bébé, je lance le popper... et PAN, un barracuda ! Merde ! Je ne le ferre pas car il y a des dizaines de carangues tout autour. Il se décroche enfin, je "poppe", et hop, une belle s'y jette dessus... départ "léger" sur la gauche, elle vient à 5 mètres du bord... et repart comme une fusée, je la tiens par la soie (et oui, tant que toute la soie sortie lors du lancer n'est pas absorbée, faut bien la guider !), ça me brûle les doigts... et plus rien ! Pas même eu le temps de faire chanter le moulinet ! Après inspection, la pointe du bas de ligne est complètement bouffé => le barracuda !!! Saloperie !
Quelques heures plus tard, je retourne au même endroit avec un des plongeurs qui nous ont accompagnés sur l'îlot, car il veut voir comment on pêche à la mouche. Je touche 1 barracuda, 2 bossus ... mais comme nous cherchons les caranges, je continue au lancer. Au pied d'un champ de patates de corail, j'accroche ! Je l'appelle pour qu'il me tienne le lancer (en plus de la canne) car je vais aller décrocher à pieds (1.5m d'eau, pas plus)... et c'est là où mon "accroche" s'est mise à remonter le courant (un puissant courant résultat de la "passe") !!! Mais décrochage 5 mètres plus loin ! Nous avons quand même pu identifier une loche de près de 1 mètre, donc un monstre que je n'aurai jamais pu sortir de toute façon !
10 mètres plus loin, à l'endroit où tombe le PN, je vois un remous... mais rien de plus ! En regardant fixement, je vois que c'est bien "habité", il doit y avoir même du gros... mais à cause du courant, très difficile de bien voir ! Le coin est superbe, je lance un peu plus haut pour que le PN pêche bien la "fosse"... et une dizaine de carangues suivent le PN... pris par une petite ! Je lui passe le lancer - je le lui ai presque lancé, il comprend pas trop ! - je décroche le popper du porte-mouche, j'essaye de sortir de la soie... impossible, le moulinet est bloqué !!! GGGRRRRR ! Je le mets dans l'eau, pensant à un grain de sable - et l'autre dans mon dos de me dire qu'il y en a plein, et des grosses !!! - rien, c'est pas ça !?! Le frein ! Putain, le con, il m'a bloqué le frein !!!!!! RE-GRRRRR ! ... Mais plus de carangues ! Je lance quand même le popper (vent de 10 à 15 noeuds de face, faut forcer !), je poppe sur 3 mètres... une belle vient et le prend sans hésiter ! Ferrage, re-ferrage !!! Départ vers le large hyper rapide (elle a pris à 10 mètres de nous)... et popper qui revient dans les airs !!! J'aurai du ferrer canne basse !!!
Ce matin, pêche qu'à la mouche (j'essaye des poppers) de 6h00 à 8h00 : pas une touche ! Vers 07h45, je vois une boucle sur le dernier brin, je le change... et je constate que la boucle terminale du 40°° est très abîmée ! Je passe le vieux 30°° dedans, je tire fort pour tester, ça tient ! Je monte un nouveau brin de 30, remettant à cet après-midi le changement du 40°°... je change de coin, je repars vers la voiture, donc déjà (et longuement) pêché ce matin... au premier lancer - à 30 mètres du bord - après 5 mètres de "pop" parfaits - je vois le popper disparaître d'un coup => grosse carangue ! Je ferre ! Je referre ! Je mets la canne horizontale - because le décrochage de hier a servi de leçon ! - j'absorbe le mou en tirant à grandes brassées... je ne comprends pas, je ne rentre pas en contact avec le poisson ??? Et oui, encore cassé, et à la boucle du 40°° !
C'est pas frustrant, la pêche à la mouche ????????? Du coup, mon BdL, il n'est plus qu'en 2 mètres de 30°°, comme ça, j'élimine 2 noeuds, donc 2 possibilités de casse... et mes premiers essais (3 petits poissons) sont concluants ! Mais vivement la canne pour soie 10, car il faut ça pour contenir les carangues de plus de 3 kilos !
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Dernière modification de cette page : mercredi 19 février 2003 à 20:11