![Les repères que j'ai déssinés sur ma canne](images/regleV.jpg) |
Consultez avant tout le chapitre "La canne", puis vous pouvez aller faire un tour sur le site PÊCHE ET BRICOLAGE car son auteur y a fait un travail remarquable pour expliquer dans les moindres détails le montage d'une canne (et avec des schémas !).
Une visite aussi du site de Philippe Ballatore s'impose, il y dispense de très bons conseils.
ATTENTION :
- Si le blank que vous avez entre les mains est voilé, renvoyez le immédiatement !
- Lors de votre commande, n'oubliez pas de demander l'anneau tête de scion adapté au diamètre de votre scion !
RECHERCHE DE "L'AME" DU BLANK :
Généralement, l'âme du blank est déjà repérée (un petit point blanc) par le fabricant. Posez le talon du scion sur une surface plane (table ou sol), courbez le - une main en tête et l'autre un peu au-dessus du milieu - et faites le tourner entre le pouce et l'index. On remarque que, dans une
certaine position, le scion montre un point dur et a tendance, soit à revenir en arrière, soit, au contraire, à passer ce point dur et à tourner spontanément. Marquez cet emplacement car c'est là (où à l'opposé lorsque l'on refait la canne pour lui donner une seconde jeunesse) que devront être fixés les anneaux. Fixez l'anneau tête de scion (à la cyanolite). Procédez de la même façon pour les autres brins.
POSE DE LA POIGNEE ET DU PORTE-MOULINET :
Pour la pose (toujours par le haut), pas de problème particulier sauf que le calage doit être parfait (même opération pour le porte-moulinet) :
- Si la section du talon est trop forte, on doit augmenter le diamètre intérieur de la poignée à la lime ronde ou avec une perceuse bloquée dans un étau. Ne jamais rentrer la poignée en force car le liège éclatera sur toute sa longueur.
- Si la section du talon est trop faible, on peut l'augmenter en collant (à la colle époxy) une bande de papier kraft - de 3 à 4 centimètres de large - en partant de la base jusqu'à quelques millimètres de l'emplacement du début de la poignée (le papier kraft peut être remplacer par de la gaze).
- Si la section du talon est vraiment trop faible, enroulez-y en larges spires une ficelle (au besoin, faire un aller retour) puis collez.
Si vous avez opté pour un porte-moulinet à vissage vers le haut, vous devez procéder à l'évidement minutieux de la base de la poignée pour que le culot fixe s'y insère parfaitement puis mettez y 2 ou 3 tours d'adhésifs en renfort le temps que la colle sèche. Faire une protection avec de l'adhésif d'emballage sur le talon au-dessus de la poignée, dépolir le blank au papier de verre n° 400, enduire de colle époxy le blank, introduire par le haut le porte-moulinet avec son moulinet qui sera aligné sur le repère de l'âme du blank, laisser un petit espace en bas pour y loger la rondelle de finition (ou le talon de combat si vous en avez prévu un), puis introduire la poignée.
CHOIX DES ANNEAUX :
On considère qu'il en faut 1 par pied + l'anneau tête de scion. On peut en ajouter ou en enlever pour essayer de modifier l'action de la canne... mais c'est perdre son temps. Ne pas oublier que les anneaux ("guides" en anglais) servent surtout à guider la soie et que, avec la ligature et le vernis, ils alourdissent la canne ! Choisir 3 tailles de serpentiformes (seulement 2 si la canne est inférieure à 8') + 1 anneau de départ (pour une canne très puissante (soie 7/8) ou > à 10' on peut mettre 2 ou 3 anneaux de départ).
- Plus le n° de soie est faible, plus le diamètre des anneaux peut être fin... et inversement.
- Plus le diamètre des anneaux est fin, meilleur est le contrôle, la précision.
- Plus le diamètre des anneaux est gros, meilleure est la distance atteinte.
Les anneaux "monopatte" diminuent les frottements de la soie sur la canne. Attention à les choisir de bonne taille si vous ne voulez pas voir les nœuds du bas de ligne s'y bloquer.
DISPOSITION DES ANNEAUX :
La théorie voudrait que :
- Plus les anneaux de tête sont serrés, plus la canne est raide (donc puissante).
- Plus ils sont écartés, plus la canne se plie (donc douce).
Dans les faits, la différence est infime et il est bien difficile de la percevoir. Ma formule personnelle : distance à trouver = distance du précédent anneau + 20%. Il est bon, avant toute opération, de meuler les pattes pour éliminer le surplus d'épaisseur aux extrémités, ceci afin de faciliter le bon positionnement des enroulements lors de la pose définitive. Montez les anneaux PROVISOIREMENT sur la canne à l'aide d'adhésif ou à la cyanolite et contemplez-la. Si l'écartement des anneaux ne vous plaît pas, vous pouvez toujours reprendre la formule en remplaçant 20 par un autre pourcentage. Pour un test en rivière, il est prudent de ligaturer les pattes avec du gros fil.
POSE DES ANNEAUX :
La pose DEFINITIVE s'effectue à l'aide d'une ligature. Presque tous les fils conviennent ; tout de même, ne pas le prendre trop gros, c'est une canne à mouche, pas une trique à congre ! Ni trop fin, vous allez y passer un temps fou ! Le vernis peut mal se fixer ou se craqueler sur certains, ou en modifier la couleur, ou le fil se pelucher, faire donc un essai préalable. Il est souhaitable de mettre un stabilisateur de couleur si vous voulez être sûr que la couleur finale soit bien la même que celle choisie (une astuce pour s'en passer : sur un vieux bout de canne, je fais une dizaine de ligatures avec des fils de couleurs différentes, je les recouvre de vernis et je n'ai plus qu'à choisir). Commencer en haut de la patte, aligner bien les spires - il ne faut pas qu'elles se chevauchent - en les serrant bien. Faire un nombre bien déterminé de tours car il doit être le même pour toutes les ligatures des anneaux de même taille. Arriver à 10 tours de la fin de la patte, coincer une boucle de nylon de 18, continuer l'enroulement, couper le fil à 5 cm, le passer dans la boucle de nylon et tirer sur celle-ci pour le faire ressortir de l'autre côté. Tout en maintenant la tension sur le fil, couper à ras. Procéder de manière identique sur l'autre patte. Pour apporter un brin de personnalisation à votre canne, vous pouvez faire une ligature possédant un petit liseré d'une autre couleur juste au-dessus de la poignée : commencer les enroulements au ras de la poignée sur 1cm. Coincer le fil du liseré par une dizaine de tours puis faire 3 ou 4 tours avec ce fil et continuer la ligature avec le fil principal. A chaque changement de fil, il faut essayer de garder celui inutilisé bien aligné sur la canne.
FINITIONS FACULTATIVES :
Mettez, à partir du haut de la poignée, des repères pour pouvoir mesurer facilement vos bas de ligne et vos captures (de demi-centimètres en demi-centimètres, c'est bien), comme je l'ai fait sur ma canne.
- Posez l'anneau porte-mouche (je l'ai définitivement oublié au profit d'un des anneaux du scion, voir les "Trucs et astuces").
- "Customisez" votre canne : Notez-y dessus ses caractéristiques, collez-y une plume de bécasse, un dessin, votre adresse...
ELEMENTS OBLIGATOIRES :
- blank
- poignée
- porte-moulinet
- anneau pointe de scion
- anneau de départ
- anneaux serpentiformes "petits"
- anneaux serpentiformes "moyens"
- anneaux serpentiformes "grands"
FINITIONS OBLIGATOIRES :
- Vernir (j'utilise de l'époxy) toutes les ligatures et les finitions. Il faut procéder par 6 ou 7 petites couches diluées (ou 2 de résine non diluée étalées au doigt). Si vous possédez un tournebroche, c'est le moment de vous en servir ! Faites tourner votre canne à petite vitesse jusqu'à ce que chaque couche soit sèche.
- Laisser bien sécher (1 semaine par 20°C).
ELEMENTS OPTIONNELS :
- bague de finition de haut de poignée
- anneau porte-mouche
- stabilisateur de couleur
- vernis
- housse
- étui rigide
MATERIELS NECESSAIRES :
résine époxy, fil pour les ligatures, adhésif pour les anneaux (le cache pour peindre les arrondis va très bien), adhésif d'emballage pour protéger le blank lors du ponçage, papier de verre n° 400 et 1200, colles cyanolite, alcool à brûler, papier kraft (ou gaze ou ficelle), lime ronde (ou perceuse), peinture acrylique (ou feutre), ciseaux, nylon 18%...
Fiche réalisée grâce à Christian Launstorfer, aux revues halieutiques et à ma propre expérience
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